TETIERE MAG

N° 387 - 25 janvier 2024

Jazzminiatures
Janvier, au cƓur de l’hiver, Port-Louis, Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la rade, un nouveau rendez-vous avec jazzminiatures, proposĂ© par Hop’njazz, soutenu par la ville de Port-Louis. Une neuviĂšme Ă©dition qui comme les prĂ©cĂ©dentes s’engage Ă  repousser les Ă©vidences, avec le souhait de repĂ©rer des projets Ă©tonnants et de partager de nouvelles aventures.
Le jazz est un terme parfois trop dĂ©finitif pour des musiques qui sont imprĂ©gnĂ©es de tant d’histoires, de sources et d’origines, aussi Hop’njazz poursuit l’exploration de ces expĂ©riences que mĂšnent les musiciens et les musiciennes engagĂ©.es dans des dĂ©marches singuliĂšres, des artistes qui inventent et crĂ©ent de l’inattendu.
> Ven 26, sam 27, dim 28 jan, Port-Louis

hermine
Un spectacle gĂ©nĂ©reux, empreint d’humour et de tendresse, un manifeste ensoleillĂ© Ă  contre-courant du pessimisme ambiant
 ChƓur de cible met en scĂšne deux acolytes, deux diffĂ©rences qui se complĂštent, se rĂ©pondent, s’opposent. De cette relation naĂźt un appĂ©tit jubilatoire Ă  construire des mondes et Ă  les faire disparaĂźtre, dans une mise en scĂšne digne d’un road-movie.
La compagnie 29.27 a pris forme en 2005 autour du travail de Gaëlle Bouilly, architecte-scénographe, et Matthias Groos, danseur-chorégraphe. Ils choisissent la danse comme parole principale et la décalent pour singulariser leur démarche. Leur amour du cinéma va guider leur goût pour la transversalité des disciplines sur le plateau.
> Ven 2 fév à 20h30, L'Hermine, Sarzeau (précédé du spectacle « Le Feu au Lac », chorégraphié par Matthias Groos pour les élÚves danseurs du conservatoire de Rhuys.)
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TITRE COUP DE COEUR
asynchrone
Asynchrone plays Sakamoto
"Un « tribute » Ă  la musique de Ryuichi Sakamoto, compositeur de B.O. de films hollywoodiens comme « Le Dernier Empereur » de Bernardo Bertolluci, « The Revenant » de Alejandro GonzĂĄlez Iñårritu, et surtout « Furyo » de Nagisa Oshima (oĂč il est Ă©galement comĂ©dien aux cĂŽtĂ©s de David Bowie). Asynchrone est un nouveau collectif d’artistes curieux qui revisite ce monument de la musique avec un souffle de libertĂ© frondeuse, une pulse rĂȘche et solaire, parfois rĂ©pĂ©titive et addictive dans ses rythmiques krautrock, ou carrĂ©ment en pleine montĂ©e hallucinogĂšne."
On a beaucoup aimé le mélange de musique répétitive, les influences psyché 70ies, le flow fluide. C'est magnifique ! [ Ecoutez ICI, c'est bien délire !] - Photo Clémentine Poquet.
> Sam 27 jan Ă  20h30, L'Estran, Guidel
fondeville
Rencontre avec Lionel Fondeville
"Lionel Fondeville (Ă©crivain, photographe, musicien) rejoint la collection « de sable plain » avec un essai littĂ©raire qui est aussi Ɠuvre poĂ©tique : Au milieu de la figure, une sĂ©rie de treize mĂ©ditations sur autant d’images, qui rĂ©vĂšle au fil des pages, entre fulgurances autobiographiques et Ă©tayages philosophiques, un cheminement intime au milieu de figures. Notre regard est conviĂ© aux Sabines de Jacques-Louis David, Ă  Caricature de Rodtchenko de Gueorgui Petroussov, Ă  La Leçon d’anatomie du docteur Tulp de Rembrandt, Annette noire de Alberto Giacometti, La Vierge au chanoine Van der Paele de Jan van Eyck, ainsi qu’à des photographies d’un quotidien pris sur le vif par l’auteur lui-mĂȘme, autant d’Ɠuvres en apparence disparates, derriĂšre lesquelles se dessine, en filigrane, la nostalgie d’un absolu esthĂ©tique aussi rĂ©el que fugitif."
> Librairie Ă  La Ligne, Lorient, ce soir jeudi 25 janvier Ă  19h
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Et aussi...


Escale avec LeĂŻla Slimani
Lecture du texte Le parfum des fleurs la nuit de et avec LeĂŻla Slimani. Mise en espace Simon DelĂ©tang. NĂ©e Ă  Rabat, Maroc, en 1981, LeĂŻla Slimani est une Ă©crivaine et journaliste franco-marocaine. DiplĂŽmĂ©e de l’Institut d’études politiques de Paris, elle est engagĂ©e au magazine Jeune Afrique en 2008 et y a traitĂ© des sujets concernant l’Afrique du Nord. En 2014, elle a publiĂ© son premier roman aux Éditions Gallimard, Dans le jardin de l’ogre. Son deuxiĂšme roman, Ă©galement chez Gallimard, Chanson douce, a obtenu le prix Goncourt 2016 et le Grand Prix des lectrices Elle 2017. Il est adaptĂ© au cinĂ©ma en 2019, avec Karin Viard et LeĂŻla Bekhti. Elle a publiĂ© deux autres romans aux Éditions Gallimard : Le pays des autres (Grand Prix de l’hĂ©roĂŻne Madame Figaro 2020) et Regardez-nous danser. LeĂŻla Slimani est artiste associĂ©e avec le ThĂ©Ăątre de Lorient.
> Sam 27 jan à 18h, Théùtre de Lorient
La nuit des conservatoires
Dans toute la France, ce vendredi, les conservatoires organisent une soirée pour rencontrer musiciens et musiciennes, chanteurs et chanteuses...

‱ A Ploemeur, Ă  20h, ven. OcĂ©anis.
‱ A Pontivy, à partir de 18h, ven. Conservatoire.
‱ A Languidic, à partir de 18h, ven. Ecole de musique.
‱ A Hennebont, sur le thùme du Japon, à partir de 20h ven et à partir de 14h sam. Conservatoire.
‱ A Lanester, sur le thĂšme « Corps et voix », vendredi Ă  19h et 20h30, Conservatoire.
‱ A Lorient, à partir de 18h18, ven. Conservatoire. Le public sera accueilli par un enseignant en chant qui proposera un large choix de chansons et vous accompagnera à la guitare. Si vous souhaitez jouer en groupe, des instruments seront mis à disposition (piano, petites percussions).

👁 A Vannes, sans doute le programme le plus complet, de 16h45 à minuit, ven. Site des Carmes. Une trentaine de propositions, concerts, ateliers... On a retenu deux hommages à Sting, un atelier d'initiation au mix vinyle, un Burger Quizz, ou des massages sonores...
LIEN PROGRAMME SEMAINE
TITRE ISABELLE NIVET
ode maritime

Photo Kevin Lebrun

Avant Ode maritime
J'écris le début de cet article mercredi soir avant de partir au théùtre. On m'a suggéré de fractionner cet article en deux parties pour voir la différence entre mes attentes - quelques heures avant le spectacle - et mon ressenti, écrit aprÚs.
D'abord, comme sans doute de nombreux spectateurs lorientais, il va y avoir une mise en parallĂšle avec l'immense adaptation de l'immense Claude RĂ©gy en 2010, Ă  propos de laquelle j'Ă©crivais dans le TĂ©lĂ©gramme ceci : «Un parcours de spectateur Ă  faire en communion avec la performance de l'acteur, au long des deux heures d'un spectacle hypnotique. Une longue et lente mĂ©lopĂ©e, une incantation lourde et plaintive, un voyage Ă  la poursuite de la forte et vraie langue de Pessoa. Ode maritime ne pouvait mieux porter son nom. Interminable poĂšme de prose, oĂč chaque mot frappe, chaque phrase explose dans la tĂȘte de celui qui la reçoit, rĂ©sonnant profondĂ©ment par sa justesse et sa force. Qui mieux que Pessoa pour Ă©crire dĂ©part, lointain, voyage, lumiĂšre, Ă©motion interne, frĂ©missement, tension, furie, frĂ©nĂ©sie, folie ? Ode maritime est un texte sublime, portĂ© par Jean-Quentin ChĂątelain, derviche tourneur immobile, amer au bout d'un quai d'alu brossĂ©, au creux d'une vague de mĂ©tal effleurĂ©e par les rayons de diodes lumineuses. Dans la quasi pĂ©nombre, deux heures durant, au grĂ© d'infimes variations lumineuses, ChĂątelain envoie le texte comme il s'ouvrirait les veines. C'est sublime, minimaliste et grandiose, «performatif». On se sent juste un peu minable, dans son rĂŽle de spectateur, d'avoir autant de mal Ă  tenir la distance...»
Tenir la distance...
Oui, car ce ressac visuel et auditif me fit Ă  l'Ă©poque dormir, un sommeil hachĂ© d'oĂč je m'extirpais pour prendre des mots qui m'envahissaient malgrĂ© moi. Quelques mois plus tard, en week-end Ă  Lisbonne, Ode maritime revenait me frapper alors que mes pieds touchaient l'eau du Tage, et la vision de Pessoa devenait la mienne...
Alors forcément, je me demande comment Lena Paugam va faire sienne cette langue sur scÚne, dans un spectacle créé au départ pour un quai, le ciel, les oiseaux et l'horizon au loin... Et en musique. Je suis intriguée, un peu inquiÚte car oui, comment recevoir ce texte de la bouche d'une comédienne dont le timbre, que je connais, me semble fragile pour prendre en charge cette masse liquide et mouvante, aprÚs l'avoir reçu de façon aussi intense de la bouche d'un comédien exceptionnel...
Capture d’écran 2024-01-24 à 22.44.27

Photo Benjamin Porée

AprĂšs Ode maritime
Alors me revoilĂ , comme promis, quelques heures plus tard, de retour du thĂ©Ăątre oĂč j’ai passĂ© une heure et quinze minutes au second rang, Ă  deux mĂštres de LĂ©na Paugam. Et je n’ai pas dormi. D’emblĂ©e, je me dis que dĂ©cidĂ©ment, quelle beautĂ© que ce texte comme une divagation, une plongĂ©e dans les Ă©motions et rĂȘveries d’un homme au bord du Tage, quelle beautĂ© que ce texte fait de commencements, d’élans, de douceur et de rage, de flottements et d’immersions. Ah, Pessoa, comme tu me portes et me fais du bien, Ă  rĂ©sonner ainsi avec mon Ăąme

Puis je me dis, oh la la, comme elle est diffĂ©rente, qu’est-ce que c’est que ces partis-pris de rage, c’est trop, beaucoup trop. Et puis. Et puis je la regarde, et je vois combien elle se laisse envahir, submerger, et combien Ă  la fois elle contrĂŽle, elle tient les rĂȘnes de ses chevaux marins, combien elle se transforme en crĂ©ature mythique, en sirĂšne ou en CircĂ©e, en NĂ©rĂ©ide, en hydre, comment sa voix enfle et gronde et chante avec la musique magnifique de Yann Barreaud Ă  la guitare et Martin WangermĂ©e Ă  la batterie.
La scĂ©nographie, bien dosĂ©e, offre des respirations qui me permettent de porter mon attention hors du texte, de souffler. Elle est belle, simple, juste, avec ce qu’il faut de sens maritime, Ă©levant la comĂ©dienne au rang de dĂ©esse de la mer avec Ă©lĂ©gance et subtilitĂ©, drapĂ©e dans des voiles, tatouĂ©e d’algues d’or, ou juste en mariniĂšre Ă  boutons de capitaine

Et je plonge avec elle. Dans ses yeux et son corps, que je pourrais presque toucher. Lena joue, et ne joue pas. Lena vit ce texte, elle ne le dit pas, elle l’habite, elle le donne comme une tragĂ©dienne, Ă  la fois actrice et possĂ©dĂ©e. Elle n’est pas une rĂ©citante, elle n’est pas Pessoa, elle est un personnage de thĂ©Ăątre – parfois aux accents un poils trop classiques, mais magnifiquement tragĂ©dienne - elle est ample, immense, elle porte – aprĂšs un premier quart d’heure de chauffe – totalement le texte, elle en est toute illuminĂ©e, traversĂ©e. Entre rock star et personnage lĂ©gendaire, elle s’autorise le micro, les mĂ©lopĂ©es, les cris, jusqu’à Ă©teindre le sens pour ne garder que la rage. Et finalement, je me dis que c’est ça, ce texte, c’est quelque chose qu’on reçoit par le corps, pas par l’intellect, et que c’est bien qu’on ne le perçoive pas tout le temps intelligiblement, qu’il vienne tinter Ă  notre Ăąme comme une corne de brume et puis se retire, comme le flux et reflux de la mer

> Jeu 25, vend 26 et sam 28 jan à 20h au Théùtre de Lorient (Salle Marguerite Duras = CDDB). Durée 1h15. Rencontre avec Lena Paugam en bord de scÚne ce soir jeudi aprÚs le spectacle.
gaele flao new

PARTAGER LA JOIE

Mon dernier carnet d’atelier date dĂ©jĂ  du mois d’octobre, j’y parlais de strates d’idĂ©es dans des carnets qui forment eux-mĂȘmes des petites montagnes. Au milieu de la pile, il y a celui qui parle Ă  plusieurs voix et que je consacre Ă  un corpus crĂ©atif que je chĂ©ri.


Le collectif.


Mettre de cÎté le « je » pour développer le « nous », trouver un autre sens à la création pour réfléchir ensemble aux moyens de maintenir un taux de joie commune, contourner les tragédies et danser avec le quotidien.

co-pain

En avril dernier, nous nous sommes associé·es avec un ami musicien - Fabrice Theuillon- et deux de mes cousines - Angela et Rachel Flahault- musiciennes et plasticiennes, pour crĂ©er la compagnie « L’Être Humaine ». Des annĂ©es que nous parlions le mĂȘme langage, une langue hybride Ă  la croisĂ©e de la musique et des Arts Plastiques, Ă  cĂŽtĂ© de la scĂšne, au milieu des gens, Ă  l’écoute des autres. Et puis voilĂ , passĂ©s les injonctions administratives et autres montages de dossiers, nous avons goĂ»tĂ© au terrain et mouillĂ© la chemise. On a imaginĂ© qu’avec nos savoir-faire individuels nous ferions naĂźtre une Ă©nergie collective pour embarquer un groupe d’humain·es Ă  construire une Ɠuvre-fĂȘte, un Ă©vĂ©nement unique qui leur ressemble et qui les rassemble : une « Constellation sauvage ». C’est ainsi que nous avons baptisĂ© la bamboche. Alors voilĂ , entre Novembre et DĂ©cembre, on s’est installé·es au LycĂ©e Victor Hugo Ă  Hennebont pour un mois de rĂ©sidence, au milieu d’une sociĂ©tĂ© de grands adolescents, et de leurs professeurs, pour prĂ©parer une grande fĂȘte du solstice. Certes ce lycĂ©e n’est pas dans un quartier chaud de Saint-Etienne et le piano qui trĂŽne dans le hall en permanence donne une petite idĂ©e de la place de l’art dans l’éducation. Inexorablement, ce qui s’est passĂ© fut bouleversant, et l’exultation finale de la fĂȘte avait le goĂ»t de chacun de ces jours d’ateliers de fabrication de dĂ©cors et de joie collective Ă  chanter autour du piano.

J’ai beaucoup pensĂ© aux essais de philosophes d’hier et d’aujourd’hui qui habitent ma bibliothĂšque, de « La sociĂ©tĂ© du spectacle » de Guy Debord Ă  « Ce qui ne peut ĂȘtre volĂ© » de Cynthia Fleury & Antoine Fenoglio, pour ne citer qu’eux. Plonger dans une crĂ©ation collective basĂ©e sur l’effet papillon, l’infime attention aux autres, l’invitation aux possibles, c’est cet interstice qui fait toute la lumiĂšre du projet, et franchement, c’est rĂ©jouissant !

En attendant de poursuivre l’aventure cĂ©leste, de ramasser des poussiĂšres d’étoiles pour Ă©riger de nouvelles cabanes, et pour continuer dans l’échange, j’ai initiĂ© quelques rencontres avec des amis musiciens. Il s’agit de toutes petites formes, en duo dessin/musique live, jouĂ©es en public dans mon salon. C’est simple, local, il faut juste rĂ©server pour ĂȘtre sĂ»r de pouvoir s’assoir. Je propose ces Ă©vĂ©nements une fois par mois, au moins jusqu’au mois de juin, Ă  l’occasion des Escales. Des moments oĂč je prends le temps d’ouvrir mon atelier au public pour papoter, se rencontrer, se sentir bien ensemble autour d’une thĂ©iĂšre ou d’un verre de vin, et gagner un peu ma vie....

Le 3 fĂ©vrier j’invite Laurent Morisson Ă  jouer avec moi, le 16 mars, Jeff Alluin, le 20 avril, SĂ©bastien Barrier, le 25 mai, Raphael Ilias Khan, le 29 juin, Guillaume Chartin.

GAELE FLAO

Que joia ! On devrait bien s’amuser.

> Réservation pour le 3 février ICI

PLACES A GAGNER
Hop, un mail gentil avec votre nom et votre tĂ©lĂ©phone, Ă  cestparla@sortiesdesecours.com, et vous gagnerez peut-ĂȘtre une place pour Eagle-Eye Cherry !
Capture d’écran 2024-01-22 à 17.47.17
Forcément, vous connaissez par coeur « Save Tonight » (écouter ici) sorti en 1997 et immense succÚs de cet artiste suedo-américain qui fabrique une pop bien gaulée. « Back On Track » est son nouvel album, avec de joyeuses ballades pop-folk, (à écouter ici).
> Sam 3 fév à 20h30, Les Arcs, Quéven