NEW bandeau mag 2023

N° 340 - 19 JANVIER 2023

Jazzminiatures

Jazz Miniatures

La septiĂšme Ă©dition d'un joli festival dĂ©diĂ© au jazz et aux musiques improvisĂ©es, impulsĂ© par l'association Hop'n Jazz et la ville de Port-Louis. Des curiositĂ©s, des dĂ©couvertes, des pĂ©pites, au fil du temps, l'Ă©quipe a su trouver le bon Ă©quilibre entre exigence et ouverture, sans sacrifier ses idĂ©aux, en offrant des propositions dans lesquelles il est facile de se couler et de trouver la poĂ©sie du moment. Au programme : Jazz Musette, Johann Epenoy et Nicolas Even, 20h, La Dame Blanche, ven 27 // L'atelier Jazz, Conservatoire de Lorient, 17h, La CriĂ©e de Locmalo, sam 28 // Cabane perchĂ©e, Csaba PalotaĂŻ et Steve ArgĂŒeles (Guitares et percussions) + Clover, Alban Darche, Jean-Louis Pommier et SĂ©bastien Boisseau (sax, trombone et contrebasse) La CriĂ©e de Locmalo, dim 29.
> Ven 27, sam 28 et dim 29 janvier, Port-Louis
STOIK

StoĂŻk

Il est grand, dĂ©gingandĂ© et mollasson, veut bien faire. Elle est petite, Ă©nergique, rablette mais tout ça la dĂ©passe. Ils sont proches d’eux-mĂȘmes et du public. Un mĂ©lange de cirque, de jeu clownesque et de musique pour un spectacle poĂ©tique, esthĂ©tique et comique. Un monde burlesque, oĂč l’exploit sort de l’extraordinaire pour devenir ordinaire. Un spectacle oĂč ça ne parle qu’avec le corps, oĂč ils bougent sans danser, oĂč l’inintĂ©ressant devient intĂ©ressant. Une poĂ©sie absurde, un contre exploit, un mĂ©lange des styles, oĂč il n’y a rien pour tout.
> Dim 22 janvier, 17h, Salle des fĂȘtes de Clohars-CarnoĂ«t. DĂšs 5 ans.
San_salvador

San Salvador

Victoire du Jazz 2021 dans la catĂ©gorie Meilleur album de Musiques du monde, six trentenaires, qui ont mĂ©tamorphosĂ© les chants populaires du Massif Central en transe vocale et percussive, « une musique traditionnelle comme une musique d’explorateurs, appartenant Ă  ceux qui la conçoivent ». La grande folie est un concert radical, chantĂ© Ă  six voix, deux toms, douze mains et un tambourin ; alchimie d’harmonies vocales douces et hypnotiques, sauvagement balayĂ©es par une rythmique implacable. Un moment intense, conçu comme le laboratoire d’un folklore en devenir, une expĂ©rience collective dansante, chaleureuse et haletante. Coup de cƓur Sorties de secours
> Sam 21 jan, 20h30, Le DÎme, Saint-Avé

Et aussi
 Atelier chant, initiation aux polyphonies populaires, avec Perrine Aterianus et Carine Fourcade, de la Cie Dicila – Choeur mobile. Sam 21 jan de 14h à 17h et dim 22 jan de 10h à 13h
PETERS

Emma Peters

Elle a 24 ans et chante ce qu’elle vit. En 2016, Emma Peters crĂ©e sa chaĂźne YouTube et apprend tout, toute seule avec des tutos. RĂ©vĂ©lĂ©e par ses reprises devenues virales sur les rĂ©seaux sociaux, elle sort son premier album "Dimanche" au printemps dernier. Tout juste nommĂ©e aux Victoires de la Musique dans la catĂ©gorie RĂ©vĂ©lation FĂ©minine, qui se dĂ©rouleront le 10 fĂ©vrier prochain, Emma Peters sera sur scĂšne avec Arthur Ely en 1Ăšre partie, une semaine avant sa "possible victoire".
> Ven 3 fév, 20h30, Les Arcs, Quéven
le monde ou rien

Le monde ou rien

À la croisĂ©e du cinĂ©ma, de la musique et de la poĂ©sie, un portrait sensible du quartier de KervĂ©nanec et de ses habitant·e·s. Une crĂ©ation du Groupe Artistique Alice, partagĂ©e avec des habitants de KervĂ©nanec en complicitĂ© avec la Maison Pour Tous de KervĂ©nanec et la Direction de la Culture et du Patrimoine de la Ville de Lorient (Mission Action Culturelle de ProximitĂ©).
Photo ©Denis Rochard
> Vend 27, 20h et sam 28 jan 18h, La Balise (entrée libre dans la limite des places disponibles)
bas masques

Bas les masques

Un immeuble bourgeois. Dans une cave, un homme est retrouvĂ© mort, assassinĂ©. Le commissaire Lucas est chargĂ© de l’enquĂȘte. La derniĂšre avant sa mise Ă  la retraite. Tout se jouera dans l’appartement du dernier Ă©tage de l’extraordinaire Madame « Dany ». Un Ă  un, les personnages y viendront tisser les fils invisibles de l’affaire. Le commissaire dĂ©couvrira que plusieurs occupants des lieux ont eu un lien direct avec la victime et que quelques-uns semblent dĂ©jĂ  se connaĂźtre entre eux. L’énigme se complique et s’annonce difficile pour l’enquĂȘteur qui devra faire face Ă  des gens coriaces, farfelus, machiavĂ©liques, opportunistes, qui ne vont pas le mĂ©nager. Une comĂ©die policiĂšre pleine d’humour, de rebondissements, de quiproquos, de personnages dĂ©jantĂ©s

> Ven 20 jan, 20h30, Océanis, Ploemeur
coups coeur semaine
EMANUEL GAT DANCE LOVETRAIN2020

Lovetrain2020

Il est 21:52. Nous sommes mercredi 18 janvier. Et je viens de vivre une de mes plus grandes Ă©motions dans un thĂ©Ăątre. Des Ă©motions, j’en ai vĂ©cu beaucoup en danse. J’ai parfois pleurĂ©. J’ai souvent Ă©tĂ© emportĂ©e, sĂ©duite, bluffĂ©e, Ă©patĂ©e, emballĂ©e, impressionnĂ©e. Mais ce que j’ai traversĂ© ce soir, je ne l’avais jamais vĂ©cu. Une pure joie, sauvage, physique, libre, explosive. Je dansais sur la scĂšne, j’étais la danse. Sur la scĂšne, bien sĂ»r, je n’étais pas, mais dans mon fauteuil, au premier rang, le visage illuminĂ© par la lumiĂšre et la joie, le visage illuminĂ© par un sourire immense, jusqu’à la fin de ce Lovetrain 2020, que j’aurais voulu ne jamais se terminer, durer toute la nuit, et le lendemain encore, et encore et encore.

Alors il me faut – un peu – laisser – Ă  regret – cet Ă©tat, quitter les Ă©motions et retrouver un semblant d’esprit d’analyse, organiser mes idĂ©es. D’abord dire que Lovetrain2020 est un spectacle d’Emanuel Gat, chorĂ©graphe israĂ«lien, un merveilleux chorĂ©graphe qui emmĂšne ses quatorze danseurs dans des Ă©tats de corps inĂ©dits sur scĂšne. Du jamais-vu. La meilleure analogie que je puisse faire c’est de rapprocher cette danse de celle qui se fait dans les boums, les soirĂ©es, les discothĂšques, les clubs, quand tout d’un coup, quelqu’un, un duo, un groupe, se « lĂąche » et oublie la rythmique, oublie les pas, oublie la joliesse, le comme-il-faut, oublie la façon de danser du moment pour entrer dans sa propre danse, sa propre histoire, son Ă©nergie vitale, sa joie et son plaisir de danser. Ça c’est la base. Et par-dessus, il y a la construction chorĂ©graphique, l’orchestration des corps, le polissage, les finitions, les dĂ©tails. Au premier rang vous voyez tout. Vous voyez que mĂȘme les orteils dansent, mĂȘme les sourcils. Vous voyez que les ongles dansent, les cheveux dansent, les yeux dansent. Que le flux ne s’interrompt jamais, que les danseurs dĂ©roulent et dĂ©roulent sans fin leur corps, que le mouvement ne cesse absolument jamais, ondulant comme un ruban, nous procurant une jouissance visuelle sans Ă©quivalent. Quatorze putain de danseurs, oui, pas d’écriture inclusive, les hommes explosent tout, dans une danse non genrĂ©e et sensuelle, vivante, tellement vivante. Des danseurs trĂšs grands, qui emmĂšnent le mouvement plus loin. Des danseurs habillĂ©s de costumes dĂ©mentiels baroques, kitschs, qui font faire Ă  nos tĂȘtes et nos yeux des allers-retours incessants de l’un Ă  l’autre, cherchant Ă  capter les dĂ©tails. C’est une fĂȘte. Dans tous les sens du terme.

Et puis, il y a la musique. Ok, j’ai toujours aimĂ© Tears for fears. Cette musique me fait un truc dans le corps, une forme d’exultation. Et Lovetrain 2020, c’est une heure et quart avec Mad World, Shout, Everybody wants to rule the world, Sowing the seeds of love
 Sur le papier, un spectacle de danse lĂ -dessus, je voyais pas trop. Maintenant je vois. Je vois qu’entre la danse et la musique il y a d’autres connexions que le rythme. Des connexions profondes, d’énergies, de motifs, d’états, d’échos, de rĂ©sonances, de dissonances, de ruptures. Maintenant il est 22:30, je viens de finir d’écrire cette chronique, merci de m’avoir lue. Le mĂȘme merci que j’ai hurlĂ© au salut, croisant le regard de l’un des danseurs, qui m'a rĂ©pondu « de rien ».

ISABELLE NIVET

> Une derniÚre représentation ce soir, jeudi 19 jan, à 20h au Théùtre de Lorient
nuit lecture

Les nuits de la lecture

Une manifestation nationale, dans toutes les médiathÚques de France. En Morbihan, on a repéré trois propositions originales qu'on vous soumet pour ce week-end.

80 ans des bombardements : lecture de tĂ©moignages des personnes ayant vĂ©cu les bombardements et projection de photos sur les bombardements, l’exode et la vie dans les abris de la DĂ©fense passive et la ville dĂ©truite.

> Sam 21 jan de 18h à 22h, rendez-vous à l’abri place Alsace Lorraine, Lorient, devant l’abri

EnquĂȘte au 15 : Qui est le voleur d'estampe ? Une Ɠuvre a Ă©tĂ© volĂ©e Ă  l’artothĂšque ! La Ville d’Hennebont fait appel Ă  vous pour aider la police Ă  identifier le voleur. Vous disposez de 80 minutes.
> Sam 21 jan, 15h, MĂ©diathĂšque d'Hennebont

Les demoiselles de la nuit. Une confĂ©rence-spectacle ludique oĂč deux paroles tressent un rĂ©cit surprenant : les lĂ©gendes autour des chauves souris rĂ©sonnent bien Ă©trangement face aux rĂ©centes dĂ©couvertes scientifiques. Avec Élisabeth Troestler et Florence Rubens .

> Ven 20 jan, 18h30, MĂ©diathĂšque de Kervignac

Nuit de la lecture. Des animations musicales, des lectures, et un escape game...

> Sam 21 jan, 21h, MédiathÚque de Quéven

Nuit de la lecture. Séance de contes à frissonner pour les enfants à 10h30. Atelier écriture et théùtre par la Compagnie «Les HyÚnes» de 14 h à 18 h (gratuit, ados-adultes). Lecture mise en musique à 20 h 30.

> Sam 21 jan, MĂ©diathĂšque de Bubry

Nuit de la lecture. Atelier « jeux d’ailleurs » (awalĂ©, othello, yotĂ©, dames chinoises, penté ) ; loto des senteurs ; dĂ©couverte de la calligraphie arabe, spectacle conte et musique, Sur les chemins du monde.

> Ven 20 jan, de 17 h à 21 h 30, médiathÚque de Ménimur, Vannes

Nuit de la lecture.

Soirée pyjama avec doudous, chaussons et couvertures pour les plus jeunes (dÚs 4 ans). Pour les plus grands qui préfÚrent se faire un peu peur, un escape-game sera organisé. Apéro monstre, pour adultes, à partir de 19h15.
> Ven 20 janv, dÚs 18h, médiathÚque de Quimperlé

Et aussi
 Rendez-vous avec l’Ankou et la Dame Blanche Ă  Landaul, les Ensorcellements Ă  Erdeven, l’ApĂ©ro de nuit Ă  Plouharnel, la SoirĂ©e pyjama Ă  Ploemel, le Banquet mĂ©diĂ©val Ă  donner la chair de poule Ă  Auray, la Murder party Ă  Belz, la soirĂ©e clandestine Ă  Locoal-Mendon, l’Escape-game malĂ©fique et la veillĂ©e frissonnante Ă  Pluvigner, Contes et histoires fantastiques, rĂ©cits de science-fiction et enquĂȘtes policiĂšres de 17h Ă  22h Ă  Pontivy.

beau dimanche

Le beau dimanche en famille

Une journée de rendez-vous à explorer en famille, parents et enfants.
Au programme, Puisque c’est comme ça je vais faire un opĂ©ra toute seule, de Claire Diterzi, avec AnaĂŻs de Faria. ThĂ©Ăątre musical Ă  partir de 9 ans // Bibeu et Humphrey, L’Attraction CĂ©leste. Clown Ă  partir de 5 ans. 14h, 15h45 et 17h30 // Sametka, la chenille qui danse, films de Fiodor Khitruk et de Zdenek Miler. CinĂ©ma d’animation pour les 4-6 ans. 13h30 et 15h15 // Les histoires de poche de Molly Biquette, Drolatic Industry. Marionnettes Ă  partir de 3 ans. 11h45, 15h et 16h45 // Le criquet, films tchĂšques de Zdenek Miler. CinĂ©ma d’animation pour les 2-4 ans. 11h, 16h30 et 17h30 // Plume et ses histoires chantĂ©es, Graines d’histoires. Chansons Ă  partir de 6 mois. 11h, 16h et 17h // MĂ©ga Dance Floor, Le BANKdiZ. BoĂźte de nuit d’aprĂšs-midi pour la marmaille et les grands. De 14h Ă  17h30
> Dim 21 jan, ScĂšnes du Golfe, Vannes
music all

Music All

MylĂšne Farmer, Cher, Whitney Houston, Madonna mais aussi Marguerite Duras et un cascadeur professionnel sur une aire d’autoroute dĂ©saffectĂ©e et sur des airs de variĂ©tĂ© revisitĂ©s. Des paillettes, du "too much", des images dĂ©jantĂ©es, kitschs et provocantes ; ça nous intrigue et on va aller voir ça, parce que Jonathan Capdevielle, comĂ©dien fĂ©tiche de GisĂšle Vienne, nous fascine... Un hommage Ă  l’excĂšs et aux illusions perdues, de et avec Jonathan Capdevielle, Marco Berrettini et JĂ©rĂŽme Marin.
> Mar 24 et mer 25 jan, 20h, Théùtre de Lorient

COMPLET

Les représentations de En attendant le grand soir, vend 20 jan, et de La descente aux affaires, de Fred Pellerin, mer 25 janvier, au Théùtre du Blavet, Inzinzac-Lochrist, sont complÚtes.
titre agenda
article isa
flahault

Gildas Flahault Ă  Lorient

Gildas Flahault et moi, c’est une grande histoire d’amour. Artistique, s’entend. Dans une autre vie, il y a vingt ans, il m’est arrivĂ© de le croiser dans les rues de La Rochelle, avec sa dĂ©gaine de Corto MaltĂšse, et dĂ©jĂ , j’étais en amour avec ses paysages, ses couleurs, son trait dĂ©coiffĂ© par les bourrasques de vent marin, ses falaises et ses oiseaux de mer, ses verts acides, ses bleus turquoise, ses tempĂȘtes et ses vagues frisant blanc.

Des annĂ©es plus tard, j’ai Ă©crit des pages et des pages sur son travail, au grĂ© de ses expositions dans le Morbihan, entre ses aventures maritimes et ses embarquements. Gildas Flahault est un peintre nomade, un temps ici, un autre lĂ . Aussi le voir se sĂ©dentariser Ă  Lorient est une surprise. Une bonne surprise, mais un Ă©tonnement. Si on avait dĂ» choisir un port pour lui, on l’aurait plutĂŽt imaginĂ© s’ancrer Ă  Groix. Lui aussi, un moment, et puis non : « J’ai Ă©tĂ© nomade toute ma vie, mais je me sens bien Ă  Lorient. Il y a une poĂ©sie lorientaise. C’est une ville avec un physique moins visible, mais une poĂ©sie Ă  capter et Ă  restituer. Les choses n’ont pas une personnalitĂ© foudroyante, ici. C’est plus subtil. J’ai vĂ©cu Ă  Vannes, mais Ă  Lorient, il y a une libertĂ©, un mĂ©lange, c’est une ville ouverte, c’est comme une base pour aller ici ou ailleurs. J’aime la rade, Keroman, La PerriĂšre. J’aime traĂźner dans ses ports
 »

A la Grande Ourse - c'est le nom de son atelier-galerie - on va trouver des tirages numĂ©riques de qualitĂ©, parfois anciens, une bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des originaux en grand format. Des reproductions, et des affiches, notamment celles de La Semaine du Golfe, qu’il illustre depuis 20 ans – qui d’autre pour raconter la belle marine du Morbihan, lui, l’amoureux de Port-Navalo ? « Ils m’appellent tous les deux ans. Je suis complĂštement libre. Je regarde ce que j’ai fait avant, je cherche Ă  rĂ©inventer, trouver un esprit, un point de vue diffĂ©rent. Une astuce, une idĂ©e, que je trouve presqu’au moment du coup de fil, dans la discussion. AprĂšs, je fais des croquis pour me rassurer, mais c’est gĂ©nĂ©ralement la toute premiĂšre idĂ©e la meilleure. Cette annĂ©e, la petite cale de Port-Navalo, trĂšs ancienne, a Ă©tĂ© dĂ©truite : ça m’a choquĂ©, peinĂ©. J’ai eu envie de me servir de cette idĂ©e pour emporter les spectateurs sur une vieille cale tortueuse ».

On associe souvent Gildas avec ses pĂȘcheurs Ă  grosses mains et grands pieds, des images qu’il a pourtant cessĂ© de produire depuis longtemps : « J’essaye de tout rĂ©inventer, et de m’amuser : les gens repĂšrent le plaisir de l’artiste dans son travail. Pour crĂ©er, il faut une gĂ©nĂ©rositĂ©, il faut s’adresser aux autres. Moi, je peins pour montrer aux autres quelque chose, une vision du monde. Si j’ai pas un dĂ©sir profond, l’expression n’est pas juste, pas percutante. Il n’y a pas de moteur plus puissant que le dĂ©sir et le plaisir
 Dans la crĂ©ation, il faut passer par un Ă©tat nul, impuissant, mais le travail apporte des choses, et une porte s’ouvre, sur un immense territoire oĂč on ne fait que jouer. On ne lĂšve pas le matin avec l’état de grĂące. Mais comme c’est mon mĂ©tier, je m’y rends »

A la Grande Ourse, Gildas va montrer des originaux de lui et d’autres. De sa tribu, bien sĂ»r, ses neveux, Gaele et Benjamin Flao, mais pas seulement : « Je suis exigeant dans mes choix. J’aimerais rencontrer de trĂšs jeunes gens, avec un autre langage mais les mĂȘmes prĂ©occupations. J’ai envie de rencontrer des gens, de faire des choses avec des gens, de rĂ©unir des gens, de faire partie des acteurs artistiques ». Des Ă©vĂšnements sont prĂ©vus, avec des dessinateurs, des musiciens : « J’ai envie d’organiser des journĂ©es oĂč une dizaine d’artistes dessinera en public. Les gens pourront s’installer sur des poufs et des tapis, et regarder. Je fais ça beaucoup pour les enfants, parce que ce sont les rencontres qu’ils font qui modĂšlent leur parcours : ça n’a rien Ă  voir avec l’apprentissage ou un don. C’est ça le processus. On se fabrique une mythologie.»

> La Grande Ourse, 23 rue des Fontaines, Lorient. Ouvert du mar au sam de 14h Ă  19h.
titre emballe CONCOURS
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Nous vous appellerons pour vous dire si vous avez gagné (mais pas si vous avez perdu !)

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N'hésitez pas. C'est le spectacle de clown le plus drÎle et le plus émouvant qu'on ait vu ces derniÚres années. Notre coup de coeur du Festival des Rias 2021. (Photo ©Herve-Escario)
> Sam 28 janvier Ă  20h30, l'Archipel, Fouesnant
ante tomic

Miracle à la combe aux Aspics. Ante Tomić

Solenn Langlois, grande nouvelle libraire de la Dame Blanche, m’a tendu ce livre Ă  chroniquer en me disant qu’il Ă©tait « Une rencontre entre Quentin Tarantino et Emir Kusturica ».
Avec du recul, plusieurs idées se percutent dans mon esprit :
a) J’aimerais qu’on me dise cela plus souvent
b) Dans les yeux de Solenn, j’incarne d’ores et dĂ©jĂ  la parfaite symbolisation du mot : saugrenu
c) Le petiot des deux hommes sus-citĂ©s aurait quand mĂȘme de la gueule.
Bref, outre le fait que ce bouquin soit aussi improbable que dĂ©sopilant ; ce n’est pas une, pas deux, mais bien quatorze recettes de polenta qui vous seront offertes pour l’achat de ce livre ;)

Issu d’une famille de sauvages que tout le monde craignait, Jozo est le dernier bastion Aspic flanquĂ© dans les collines croates. Il a refusĂ© de gagner la civilisation sous prĂ©texte qu’on pourrait coller une plaque Ă  son auto. Il faut dire que dans le village, on n’a pas payĂ© une facture d’électricitĂ© depuis 1984. Zora, son Ă©pouse, malheureuse de cet isolement, est murĂ©e dans le silence jusqu’au moment de sa mort. C’est alors, aux portes du trĂ©pas, qu’elle crache Ă  son mari : « Tu es une merde ».
L’homme et ses quatre fils se retrouvĂšrent fors dĂ©pourvus, quand la mĂšre Ă  la terre fut rendue. Manger de la soupe dans un cendrier, porter des vĂȘtements rosis par des lessives dĂ©lavĂ©es, cuisiner la polenta au pĂątĂ© de foie, sont quelques exemples de l’attirance vers le bas qui trĂŽnait au milieu de ces hauteurs. Une seule solution s’est imposĂ©e Ă  l’aĂźnĂ© de cet « androcĂ©e » : descendre Ă  la ville de Split pour y trouver une fiancĂ©e. Son idĂ©al fĂ©minin devait se trouver au 23 de la rue Tchekov, dans un cafĂ© qu’il avait frĂ©quentĂ© pendant la guerre, en 1993. Cette femme l’aurait attendu, lui, quinze ans et une nuit.


Dignes d’un western spaghetti, les relations taillĂ©es Ă  la hache ont le goĂ»t d’une giclĂ©e de sang. La course au burlesque fait la nique Ă  tous, elle est aussi bien aSerbe qu’à Croate. La police, les journalistes, font face Ă  des bandits de petits chemins. Ces hommes mal dĂ©crottĂ©s se voient ainsi subitement assignĂ©s aux mains d’une femme soignĂ©e.

Ce roman est Ă©rigĂ© comme une idĂ©e que la fĂ©minitĂ© pourrait changer l’abrupte. Pour autant l’auteur mĂ©lange les genres. Des personnages hauts en couleurs y sont dĂ©peints, ils participent, tour Ă  tour, Ă  une grande farandole animĂ©e Ă  la fĂȘte du Split. Chaque chapitre est Ă©noncĂ© par une accroche, ce genre d’épigraphe nous renvoie Ă  une sorte de classicisme et donne une caution structurelle Ă  un contenu complĂštement dĂ©jantĂ©.

Ante Tomić
DiplĂŽmĂ© de philosophie et de sociologie de l’universitĂ© de Zadar, il est aujourd’hui journaliste et Ă©crivain. Il publie son premier roman : Qu’est ce qu’un homme sans moustache en 2000, et trois ans plus tard, un second parait sous le titre : Rien ne doit nous surprendre. Miracle Ă  la combe aux Aspics est paru en 2009.

MORGANE THOMAS

> Edition Libretto, 9,10 €, 218 pages.
dame blanche
titre emballe STAGES
Culture Lab 29, l’agence culturelle du FinistĂšre, ouvre un catalogue complet de formations en direction de tous ceux concernĂ©s par les mĂ©tiers de la culture, avec des thĂ©matiques et esthĂ©tiques multiples et nouvelles. Voix, communication, postures, rĂ©alitĂ© virtuelle, mapping, construction d’un projet artistique, lutherie
 Le catalogue complet des formations est Ă  dĂ©couvrir ICI.
> Contact / eva.perret@culturelab29.fr. 07 85 68 98 76
Clown. Guillaume Thiery, de la compagnie Les tĂȘtes d'affiche, propose un stage de clown pour tous (On a pas plus d'infos, mais vous allez trouver, n'est-ce pas ?)
> Sam 21 et dim 22 janvier, Le City, Lorient