• et un clic là

Festival Les Rias. Notre sélection

Avec le risque de se planter…

Les Rustines de l’Ange / Ça va valser

Six accordéonnistes rigolos en jupettes bicolores et bonnets improbables s’emparent des standards de la chanson et du rock. On ne boude pas son plaisir à guincher sur la version musette de Smoke on the water de Deep Purple ou Kashmir de Led Zeppelin.

Fred Tousch / Fleur

Le vieux briscard du théâtre de rue. Bonimenteur, roué, cabotin, il monte un spectacle kitsch autour du personnage de Fleur, qui prend en main son destin pour devenir un baume après-shampoing. Bon, avec Tousch, ça passe ou ça casse. On prévoit une solution de repli au cas où…

Compagnie des Ô / Sherlock Holmes, son dernier coup d’archet

Costumes et décors plantent le climat ConanDoylien, entre étrangeté et humour dans un récit musical et forain, un peu sombre, la dernière bataille du célèbre détective contre son ennemi juré, l’infâme Moriarty. On est intriguées.

La Famille Goldini / Les Robinsonnades du Roi Midas

Le propos, le recyclage, le déchet, attire. Surtout quand tout s’empile, montagne de sacs en plastique, frigos usagés, sacs poubelles, dans lesquels évoluent acrobates, musiciens avec des instruments en tuyaux de PVC et une chanteuse lyrique. On attend de voir.

Les Urbaindigènes / L’affaire suit son cours

Une tribu de frappadingues qui courent partout, chutent, bousculent, escaladent, rebondissent, sèment le bordel dans le public.  On peut être chahutées comme il faut.

Avec des Géraniums / Après moi le déluge

Parce qu’il y a quelqu’un qu’on aime beaucoup qui a mis son nez dans l’affaire, Franck Lepage, grand déconstructeur de langage et de clichés devant l’éternel. On parie prudemment.

La Fausse Compagnie / VibratO

Un concert qui pourrait tourner court, mais notre petit doigt nous dit qu’il y a ici de la poésie, du sensible et du joli. Cinq musiciens bossent avec des instruments hybrides délirants mais très sérieux. On écoute attentivement.

Les 3 points de suspension / Squash

Une performance pour un public et une personne endormie, «tentant d’établir des liens avec l’inconscient». La scéno est très contemporaine, un peu technophile, avec de la vidéo. Ça a l’air marrant, décalé, inclassable. On fonce.

La June Compagnie / Dru

Deux acrobates aux cheveux dénoués semblant avoir le sens de l’absurde, et des corps qui forment des images burlesques fines, un peu cartoon. On tente mollo.

 

On mise plus gros sur…

Ke Kosa / Cinquecento

Un couple de jeunes mariés et une Fiat 500. C’est beau, c’est très écrit, cinématographique. De la danse-théâtre. Et les voitures, la nuit, un homme, une femme, ça prend forcément aux tripes. On plonge.

Collectif du Prélude

Ah ! Voilà la compagnie qui nous a fait de l’œil dans le programme, avec deux spectacles. Là, c’est carrément du théâtre contemporain, mais… Un théâtre qui n’existe pas sans le spectateur. Parce que l’adresse au public y est constante, et parce qu’il a parfois son mot à dire sur ce qu’il va se passer sur « scène ».  Primo, un Dom Juan construit – ou plutôt déconstruit, qui décode les personnages, avec des allers et retours entre jeu et description. Secundo, Avare, plus interactif, construit sur le hasard, avec des comédiens qui ont appris tous les rôles, et invitent le public à choisir qui jouera qui. Avec les possibles incohérences que génèreront ces choix. On en bavouille d’avance.

Claire Ducreux / Silencis

On est toujours émues devant cette petite bonne femme aux grands yeux clairs qui sait si bien venir nous chercher par le regard, voire la main, pour entrer dans son univers de danse candide. Une pro de la rue, que vous avez sans doute déjà vue, avec son nouveau spectacle. On rejoue.

Patrice de Bénédetti / Vous êtes ici

C’est notre number one toutes catégories, danseur préféré, interprète chéri, coup de foudre, de cœur, de tout. On est raides fans de ce danseur-comédien qui nous bouleverse par sa manière unique de bouger et par ses paroles, en voix off, qui interdisent l’à peu-près et la futilité. C’est profond, fort, émouvant. ça secoue, ça embarque, ça renverse. Il est ici autour du sport comme voie d’espoir pour les gamins de banlieue. On est dans les starting-blocks.

Maduixa / Mulïer

C’est très très très très très très très beau. Cinq danseuses en robes grises, protège-genoux de roller derby et nattes brunes. Des images dingues, entre dystopie à la Handmaid’s Tale et chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker, du mouvement qui fait sens. On cavale pour ne pas louper ça.

Les deux virgules six couverts / Wrzz

Une compagnie qu’on adore, 26000 couverts. Haut placée sur le podium. Wrzz c’est un truc très simple et génial, la « sonorisation » de l’environnement d’un interprète, pas un danseur, mais un comédien avec du corps, qui se retrouve pris dans un cauchemar sonore, entre Terry Gilliam et Harold Lloyd. Drôle, malin, inventif, absurde, jubilatoire. On en trépigne d’impatience.

Typhus Bronx / Le Delirium du Papillon

On le sent bien, mais on est pas sûres à 100 %, parce que le clown, ça peut vite partir en eau de boudin, si c’est pas contrôlé d’une main de maître. Mais les extraits sont prometteurs, et Typhus est classé dans la catégorie « clown caustique », notre préférée. Il se paye ici un délire de chrysalide se transformant en papillon à base de camisole de force et de sommier métallique, accessoires hautement métaphoriques dans cette variation sur la folie. Allez, on y croit…

Matzik / Tranzistoir

Un truc qui nous fait dandiner les neurones. Une fiction radiophonique crée en direct. Musique, annonces, texte et chansons, le pouvoir d’évocation à l’air balaise. C’est le spectacle le plus difficile à imaginer, mais c’est une coproduction des Tombées de la nuit, alors on est prêtes à tout miser dessus, sur un coup de tête et une intuition.


ISABELLE NIVET
Juillet 2018

 

x