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Cécile Séraud. Slow Music et bords de mer

C’est arrivé dans notre boîte mail comme ça, un lien, une vidéo, un message, une fille du coin qui compose de la musique, y en n’a pas tant que ça.

Une rencontre, une petit bout de meuf qui nous raconte sa vie et ses rêves, ses années à la guitare au Conservatoire de Lorient, sa vie de femme en Haute-Savoie, ses enfants, son job de prof de lettres – elle insiste bien sur le terme « lettres » et pas « français » – son retour en Bretagne et « retrouver la mer, l’horizon », ce piano d’Allemagne de l’Est acheté d’occasion et les mélodies qui arrivent dans sa tête sur la plage de Fort-Bloqué et sa passion des Nocturnes de Chopin et son prof de piano qui lui apprend à former des morceaux parce qu’il trouve que ce qu’elle écrit c’est « poétique » et elle rentre là-dedans, une musique « minimaliste » elle dit, « de la slow music » elle sait que le mot n’existe pas mais elle trouve que ça lui va bien, et la rencontre Sylvain Texier compositeur rennais qui lui enregistre son album là, qui sort la semaine prochaine et ça s’appelle Shoden parce qu’elle s’est réveillée un matin avec ce mot sur les lèvres avec des images de « galettes rondes » mais le mot existe vraiment et il est japonais un mot du reiki et il a le sens de « ose te déployer » alors voilà elle se déploie et cette musique jaillit, oui minimaliste, comme des ritournelles à la Tiersen, comme une BO pour du blanc et de la brume c’est ce qu’elle dit « réunir les terres glacées du grand nord et la mélancolie brumeuse de la Bretagne, parce que c’est l’eau qui crée le rythme de ma musique, la houle » oui minimaliste « une invitation à faire le vide, pour faire arriver une force, un écho de solitude » oui minimaliste « certains morceaux ont été composés en dormant, je me réveille avec des airs dans la tête ».

Cécile Séraud ose se déployer et sa musique est arrivée à Seattle et à San Francisco, dans des play-lists de radios spécialisées et moi je suis un peu trop gourmande de ruptures de rythme pour être complètement emportée, mais certains y trouveront une invitation à la méditation ou à la mélancolie, c’est sûr oui c’est sûr.

Isabelle Nivet. Automne 2020

> Découvrir ICI le clip du titre « phare » de l’album : « Life », tourné à Groix.

 

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