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Lili Cros & Thierry Chazelle

Les titres de leurs albums les racontent. De Nivillac au Canada, de « Voyager léger » ils sont passés à « Tout va bien », pour arriver à ce « Peau Neuve » qui les embarque sur un
terrain plus grand, les théâtres où leurs concerts se sont transformés en spectacles.
« Les gens croient que nous sommes des comédiens, et à la sortie, ils nous félicitent pour le coaching voix et musique, qu’ils trouvent énorme ! »

Après « Tout va bien », le duo est parti au Festival d’Avignon «Nous avions été sélectionnés dans le dispositif de l’ADAMI : « On y chante ». On a adoré jouer dans un théâtre ». Lili et Thierry enchaînent alors stages et formations, clown, percussions corporelles… « On a intégré tout ce qui nous avait influencé, et Peau Neuve, ça a été ça : se débarrasser des oripeaux du concert, franchir un pas ». Exit alors l’attirail pesant des concerts à la papa, avec exposition des instruments comme dans un magasin de musique : « On a mis le plateau à nu, dégagé le matériel, supprimé les pieds de micro, et on s’est équipés en HF. Au début on était complètement paralysés par cette nouvelle liberté. Il faut savoir que quand tu chantes dans un micro, c’est au centimètre près. Là, on a du réapprendre le rapport à la scène et au public ». Et trouver quoi faire de ces corps qui n’avaient plus l’appui rassurant du pied de micro : « C’est pour ça qu’on a fait appel à François Pilon, le prof de clown qu’on avait rencontré au Samovar, à Bagnolet, pour réinvestir le corps, écrire une partition physique, presqu’une chorégraphie, avec des engagements précis et réglés — faire rire avec juste un geste. Après, c’est Fred Radix (Le Siffleur, ndlr) qui nous a aidé à écrire une ossature au plateau, les chansons elles mêmes, les enchaînements, les sketchs ; un ping pong à partir d’impros. On a mué dans quelque chose de nouveau, vers le monde du théâtre. On a envie de creuser ça... ». Sur scène, arrivent donc progressivement des éléments, dont le « patadonf », une estrade sur laquelle Lili et Thierry font des percussions avec les pieds « A Paris, on a découvert le plaisir de gagner un public qui vient par le bouche à oreilles et de jouer tous les jours »

ISABELLE NIVET
Mars 2017

 

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