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Leïla Ka. Pode ser

 

Vous allez encore dire qu’on s’enthousiasme facilement, mais c’est normal, puisqu’on ne vous parle que de ce dont on aimerait que vous ressortiez en ronronnant de plaisir. Et là, promis, vous allez ronronner. Regardez la photo. Une ballerine en tenue classique, du rose poudré, du tulle. Regardez mieux. Dessous. Un baggy noir et des Nike (on n’est pas sûre de la marque, malgré un visionnage attentif). Leïla Ka a dansé pour Maguy Marin, dans May B, une ligne de CV qui en vaut cent. Si vous voulez vous faire une idée, on vous a mis un lien sur un très beau film d’arte, sinon, lisez nos lignes et imaginez…

Une présence, d’abord. La déesse de la victoire, Niké (tiens, tiens…). Une guerrière. Tendue. Indomptable. Fière. Entre Jeanne d’Arc et Katniss Everdeen, quoi. Une boxeuse en tutu.

Une écriture. Hyper personnelle, inédite, hors des clous, moderne, presque techno. Un travail sur le haut du corps, les articulations coude/épaules, la tension du tissu du justaucorps. Comme une course immobile, entre se débattre et boxer. Une écriture râpeuse, brute.

Une énergie. Retenue, intense, intérieure. Un travail sur l’influx proprement extraordinaire, bref mais intense, qui rappelle certains influx du hip-hop. Une tension qui ne se relâche jamais. Sauf quand elle le décide, et là, le lâcher est sublime, offert.

Un souffle. Sonorisée par un HF, son souffle ponctue et accompagne son influx, celui d’une combattante, créant une partition rythmique, presque musicale.

Une identité. Ni hip-hop ni contemporain, ne cherchez pas les références. Ni féminine, ni masculine, ni androgyne, tous les codes de genre se retrouvent mixés, comme si des personnages de l’histoire, de la mythologie, du cinéma, venaient habiter ce corps qui est avant tout un corps dansant. 

 

Isabelle Nivet, septembre 2021

 

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