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Moby Dick. Cie Plexus Polaire

Par Isabelle Nivet. Février 2022

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On était mardi au Théâtre de Lorient pour vérifier si notre intuition sur le Moby Dick de la Compagnie Plexus Polaire allait tenir la promesse que nous vous avions faite, celle d’un spectacle exceptionnel. Et la réponse est oui, oui, et oui. Comme la vie fait bien les choses, nous avions oublié de prévenir le théâtre à l’avance et nous étions donc au balcon, chose qu’à l’habitude nous n’aimons pas trop, parce que ce sont les petits détails qui nous émeuvent, en général. Grâce à cet exemple typique de sérendipité, nous avons donc vu le spectacle autrement, de loin, en grand, voire même en immense. Immense, parce que – et on ne veut surtout pas savoir comment – ce Moby Dick prend plus que la scène, il se dilate sur tout l’espace du plateau jusqu’aux cintres, à tel point qu’on ne sait plus si ce que l’on voit est la réalité ou si on a été téléporté dans un cinéma géant. A part quelques scènes qui mériteraient un petit coup de ciseau (le spectacle dure une heure et demie), on tient ici une version sublime du livre de Melville, d’une ampleur assez rare au théâtre. Pêle-mêle on citera une bande-son très très emballante aux limites du métal, des effets visuels immersifs et magnifiques, une poésie et une puissance des images démentes, une créativité dingue avec plein d’idées totalement irrésistibles, une variété d’échelles et d’angles – du petit à l’immense – et un univers marionnettique qui réinvente le genre. Enfin le texte, dont une partie – la plus belle – dite en anglais, gronde et fait enfler le mythe, avec des accents Shakespeariens.

 

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