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Voter avec ma carte bleue. Géraldine en transition

Manger c’est comme respirer, on n’a pas le choix, question de survie. Un geste finalement tellement simple qu’on oublierait parfois qu’on peut agir en remplissant panier et assiette. Le jour où tu commences à conscientiser tes achats, ta vie bascule.

Tout a commencé il y a 10-11 ans : une amie m’appelle et me propose d’intégrer une AMAP. Il n’y avait pas de liste d’attente à l’époque, et les « consommacteurs » – joli mot-valise pour définir les consommateurs responsables de leurs actions – étaient recherchés. Sans nul doute déjà concernée par l’écologie mais sans vraiment creuser le sujet, je me retrouve à l’époque tous les mardis à attendre mes courges spaghetti (oh non, pas encore) et à rester dubitative devant un radis red meat. N’empêche qu’un soir de permanence de distribution à l’AMAP (ça fait partie du deal de filer un coup de main), je comprends qu’en payant six mois de légumes à l’avance à ce maraîcher, je lui permets de vivre et d’échapper à une forme d’étranglement agricole. Lui, sourit là où les autres se suicident, et je réalise
l’impact de mon achat pour lui, pour sa famille, pour son pouvoir d’achat. Plus largement, doucement, je me mets à consommer utile. Des légumes, je commence à penser au fromage, puis à la viande, puis au pain… et là c’est la spirale infernale.

Quand tu ne payes pas cher, c’est que quelqu’un paye pour toi

Une phrase lue ou entendue je ne sais plus quand, je ne sais plus où, mais qui fait bim ! Je ne vais pas nier que réfléchir au quotidien à tous ses achats est prenant, prétendre que ça facilite la vie ou que c’est meilleur marché. Mais je vais affirmer haut et fort que c’est une vraie satisfaction que de reprendre le pouvoir. En tant que citoyenne, j’ai rarement l’impression d’être entendue. Par contre, je suis la présidente de la République de ma carte bleue et la Première ministre de mon porte-monnaie. Ce que je n’achète plus pour des raisons éthiques finance largement certains surcoûts. Dans pouvoir d’achat, il y a aussi pouvoir. Le reste n’est qu’une question de choix.

Acheter utile pour moi…

• Du jus de pomme militant qui finance les procès des faucheurs d’OGM • Les lentilles de Pierre Avril, qui en relocalisant la production dans le Morbihan, développe une filière protéines végétales • Des produits locaux sur lesquels je suis sûre que le producteur touche une vraie rémunération, en vente directe ou dans des enseignes qui le garantissent (on peut leur demander leur charte !)

Géraldine Berry. Janvier 2020
IG @geraldineberry_lorient
Imparfaite, incomplète mais engagée, j’essaye de participer au jour le jour à une société plus verte, persuadée qu’une goutte d’eau dans la mer, c’est déjà ça.

Parce que la coopérative Biocoop Les 7 épis est une entreprise engagée et militante, c’est elle qui finance cette chronique et nous permet d’offrir une rubrique orientée solutions, dans l’objectif de vous donner des clefs pour agir.

 

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