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N° 275 - SEMAINE DU 16 AU 22 SEPTEMBRE 2021

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Lorient
Un reportage photographique de Nicolas Hergoualc'h réalisé auprès de personnes rencontrées dans la rue ou à travers leur lieu de confinement, durant la période du 24 avril au 5 mai 2020 dans le pays de Lorient. 65 portraits associés à un entretien autour de cinq questions ouvertes, sur le changement dans le quotidien, la découverte de soi et la représentation des autres, les craintes et les espoirs du déconfinement. De ces simples questions ressort une grande diversité, ni triste ni joyeuse, faite d’espoir, d’attente, de retour sur soi, de soumission à la règle ou de recherche de failles. Des prises de conscience que ce rythme doit être celui que nous devons conserver pour nous, ou des souhaits que tout reparte comme avant.
> Le musicien Vincent Raude accompagnera la projection en direct.
> Vendredi 17 septembre à partir de 20h30 au Plateau des Quatre Vents (2, rue professeur Mazé, Lorient). Entrée libre, selon les mesures sanitaires en vigueur
> Cette projection sera également visible du 18 septembre au 3 octobre à Galerie Le Lieu.
danser

Danser dehors

Un rendez-vous danse organisé par le département du Morbihan et le Domaine de Kerguéhennec, un temps de découverte et de flânerie que l'on aime beaucoup, dans le magnifique cadre du parc et du château... L'évènement se tuile avec Les Journées Européennes du Patrimoine. Tout le programme est à retrouver sur notre site, mais voici ce que nous avons envie d'aller voir, nous...

Ginger Jive de Raphaëlle Delaunay avec Asha Thomas (samedi à 16h), parce qu'on adoooore cette danseuse sublime qui vit le rythme à sa manière, coulée et sensuelle.


Faune faune faune de Valeria Giuga, avec Daniel Condamines (dimanche à 18h), une réinterprétation de L'après-midi d'un faune avec une bande son incroyable et une danse performative splendide.

Etre milieu des milieux de Sylvain Prunenec, Sophie Laly et Ryan Kernoa (dimanche à 19h30) avec une mise en lumière du château à la tombée de la nuit. On l'a vu en début d'été à Hennebont, et on avait trouvé ça très beau, cette manière de danser en relation avec l'espace naturel environnant.
> Samedi 18 de 11h à 19h et dimanche 19 de 11h à 21h. Gratuit, passe sanitaire en poche
camp

Let's jump

C'est le lancement de CAMP (Capsule Artistique en Mouvement Permanent), une nouvelle structure de promotion et création autour de la danse dans l'espace public, dont on vous reparlera plus tard.
L'évènement a été baptisé Let’s jump, et creuse la thématique du saut dans la danse. Deux jours de spectacles sont programmés, tuilés avec L'Atlantique-Le Télégramme. Côté danse, de très beaux danseurs, le samedi, qu'on vous encourage vivement à aller voir, d'autant plus que le lieu (le fort de Pen Mané) en hauteur, devrait produire de belles images avec les corps dans l'élan. Et le concert de Rodolphe Burger, que dire ? On l'aime, vous l'aimez, nous l'aimons...

> Samedi 18 septembre, au Fort de Pen Mané de Locmiquélic, de 15h à 19h
— Rencontre avec Laurent Marie, océanaute - fondateur de l’Âme bleue en partenariat avec les Aventuriers de la Mer
— Concert avec le musicien Eric Thomas
— Performance avec les danseurs Katell Hartereau, Léonard Rainis, Capucine Goust, Olga Dukhovnaya, Anthony Prigent, Julien Boclé, Alexis Hedouin — Avec la complicité de Bernardo Montet – chorégraphe, d’Isabelle Launay – Enseignante et chercheuse, codirectrice du département danse de l'université de Paris 8, et Soazig le Hénanff – Historienne en Patrimoine.
— Boum pour enfants proposée par Olga Dukhovnaya et Alexis Hedouin
— DJ set avec Filsan

> Dimanche 19 septembre sur le Quai Glorieux, Base de sous-marins de Keroman, Lorient — 18h30 un concert de Rodolphe Burger et Sofiane Saïdi, rock et raï.
patrimoine

Journées européennes du patrimoine

Le week-end traditionnel de septembre, que tout le monde adore, on découvre, on redécouvre, on regarde autrement, on profite de la gratuité.
En Pays de Lorient, pas de grandes nouveautés, mais on trouve toujours quelque chose qu'on n'a pas encore fait. On vous donne la liste des propositions, que vous retrouverez de manière individuelle dans notre agenda...

La tour de la découverte, dans l’enclos du port, et son panorama sur Lorient et la rade (sur réservation par tél. 02 97 02 23 29).
L’ancien réservoir d’eau, samedi et dimanche, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
L’exposition Anita Conti et la Bretagne, samedi et dimanche, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
L’abri anti-bombes, place Alsace-Lorraine, samedi et dimanche, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
La Cité de l’habitat provisoire (Ploemeur) le sous-marin La Flore, le Bloc K3 (Lorient-La Base)
Un colloque international sur les bases de sous-marins en Europe. Université Bretagne Sud et Cité de la Voile Éric-Tabarly, du 16 au 18 septembre
A Larmor-Plage, la villa Kerlilon, à Lanester, le musée des fusiliers marins, et à Port-Louis le Musée National de la Marine.

> En lien ci-dessous, la carte interactive du site national, par région, département et ville.
ATELIER CONFECTION le MINOR EN 1973
La petite idée rigolote des Journées du Patrimoine, elle nous est arrivée par mail :

"Bonjour la team Sorties de Secours,
Je ne sais pas si vous avez prévu un numéro spécial "Journées du Patrimoine", mais le cas échéant, voici notre programme, si vous souhaitez le partager, ce serait avec plaisir ! Bonne journée, Sylvain"
"Dans le cadre des journées du patrimoine, Le Minor ouvre les portes de ses ateliers, après avoir accueilli plus de 400 personnes à cette occasion l'année dernière. Une visite d'atelier industriel, qui sauvegarde des savoir-faire traditionnels depuis bientôt 100 ans.
Rares sont les entreprises qui fabriquent encore des marinières sur le territoire français... La visite permet de découvrir les savoir-faire manuels à l'œuvre tout au long du processus de fabrication d'un vêtement, entièrement intégré : tricotage, vaporisation, coupe, assemblage, remaillage. La fabrication du tissu est un des "clous" de la visite avec les grandes machines tubulaires sur lesquelles sont fabriqués chaque jour entre 300 et 600 mètres de tissus. Cette année, ce sera l'occasion de rencontrer "Chloé", un impressionnant nouveau "métier rayeur"."

> Vistes d'usine chez Le Minor : toutes les 30 minutes, de 14h30 à 17h30, samedi et dimanche.
> Renseignements : contact@leminor.fr / 02 97 65 97 67
> Réservations : https://www.weezevent.com/journees-du-patrimoine-chez-le-minor-2021
> Masque et passe sanitaire obligatoires.

Photo ©Le Minor

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Le Théâtre à la coque devient

Centre National de la Marionnette

« Nos acteurs, c’est nous qui les fabriquons ». Serge Boulier


La presse était invitée la semaine dernière à ce qui ressemblait plus à un pot de départ en retraite dans le service comptabilité de l'usine de parapluies Pujol-Michonneau qu’à une conférence de presse. En cercle parfait, dans le hall vidé comme pour accueillir une boum, l’équipe du Théâtre à la coque, entourée par les officiels de la culturel, du municipal au départemental, jusqu’au régional, se balançant légèrement sur leur pointe de pied en attendant leur tour, les uns en tenue détendue – on est vendredi – les autres dans les camaïeux de noir habituels du monde de la culture. Un cercle s’ouvrant magiquement pour se recomposer en arc de cercle et laisser la place d’orateur au maître des lieux, Serge Boulier (qui ne part pas du tout en retraite mais vient d’obtenir, après quatre ans de dossier, le statut de Centre National de la Marionnette pour le Théâtre à la coque).

Discours. Claps Claps polis. Mot d’un officiel. Clap Clap. Mot d’un autre officiel. Clap Clap. Mot d’un autre officiel. Clap Clap. Et ainsi de suite. Tout le monde est très content. Nous aussi. Et comme on est dans le domaine de culture, en plus, on se félicite du sens. Sur les tables, des petites assiettes de bonbons composent des têtes de clown facétieuses, parce qu’on est dans un univers jeune public - mais pas que. Et puis il y a la presse. Le correspondant du Télégramme, la correspondante de Ouest-France, et moi. Je suis la seule assise, parce que je ne suis jamais arrivée à adopter la posture des correspondants, laissés debout avec leur bloc, comme des agents du recensement. On est dans un coin, hors du cercle. Et c’est un peu bizarre parce nous sommes les seuls à qui ce discours pourrait apprendre quelque chose vu que tous les autres suivent le dossier depuis quatre ans. Oui, quatre ans que l’on écrivait un premier article sur cet upgrade du lieu, qui a aidé à naître tant de pointures dans le domaine de la marionnette et du théâtre d’objet : Scopitone, Bob Théâtre, Aïe Aïe Aïe, Drôlatic Industry, Les Maladroits…

Grâce à l’appui des structures locales, départementales et régionales le Théâtre à la coque, en devenant « CNM », rejoint cette année cinq autres structures en France : Le Théâtre de Laval, L’Hectare, à Vendôme, L’Espace Jeliote, à Oloron Sainte-Marie, Le Sablier, à Dives-sur-mer, et Le Tas de sable, à Amiens.
C’est dire si la marionnette contemporaine a pris sa place dans le spectacle vivant en France…

Et concrètement ?

En pratique, la labellisation va donner - outre une légitimité accrue et une pérennisation du lieu - des moyens supplémentaires : une amplification de l’aide à la création et à la production (entre 2500 et 10000 € par projet), un budget augmenté, donc davantage de représentations (on passe de 25 à 50 par an) et 50 % de compagnies soutenues en plus (on passe de 20 à 22 semaines).

Le Bouffou ou Le Théâtre à la coque ?

On ne sait jamais comment les appeler, car le lieu semble indissociable de la compagnie qui l’habite. Le Théâtre à la coque, posé au sommet de la ville ancienne d’Hennebont, est l'ancien cinéma, reconverti en imprimerie, puis racheté en 1998 par Serge Boulier (en hypothéquant sa propre maison) et ouvert en 2003. La compagnie de Serge Boulier s’appelle le Bouffou Théâtre.

Plus qu’un simple plateau de diffusion, le Théâtre à la coque est depuis lors une « maison » de travail qui offre à des artistes un espace, du temps et un accompagnement pour nourrir leur travail et ouvre au public des temps de répétition, créant une passerelle avec la création artistique.
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Andrea
Pour tous ceux qui partent en vacances dans les Pouilles prochainement, on vous parle cette semaine d’un roman d’Andrea Donaera, « Je suis la bête ». Rien à voir avec le « Gomorra » de Roberto Saviano, ici la mafia est un simple contexte, ici il est question de secrets de famille, de vengeance, de despotisme patriarcal, de passion, mais avant tout il est question pour le lecteur de tomber en amour avec une écriture. C’est ce qui est arrivé à notre amie Sam (rappelez-vous sa chronique sur Robot Sapiens, le nouveau projet musical de Bring’s) qui décidemment, depuis que son bras commence à ressouder, écrit de mieux en mieux.

Il y a des pages que l’on tourne, distraitement, et qui nous emmènent en voyage, parfois un peu, parfois très loin de notre réalité.
Il y a ces pages auxquelles on s’agrippe pour ne pas sombrer et qui nous obsèdent, nous hantent dès que nos doigts ne les effleurent plus.
Et il y a « Je suis la bête » d’Andrea Donaera.
La bête est là, tapie, derrière les mots et les silences.
Elle me parle, à travers Mimi, Veli, Nicole, Arianna et Michele.
Elle s’approche sournoisement et très rapidement, je suis avec eux, comme eux, prisonnière.
Le souffle du vent chaud sur la peau, je subis cette petite ville du sud de l’Italie, ses codes, sa lourdeur, sa crasse, son enfermement.
Car tout est sombre et violent, dès le début.
Dans cette famille, il n’y a pas de place pour la lumière, il n’y a plus de place pour l’amour.
Leurs pensées, leurs mots, leurs douleurs se déversent à toute vitesse.
Pas de répit ni de respiration.
Tout devient poisseux, sale.
Les odeurs de gras, de crasse, de sang, de peur flottent autour de moi.
Et j’assiste, voyeuse autant qu’impuissante, à cette escalade de violence, de haine et de folie.
Mais Basta !
Parce que ce roman, ce n’est pas que ça.
Parce que même dans la pire noirceur, les mots, parfois vulgaires et frustes, forment un rythme, une poésie qui me marquent profondément, m’émeuvent et me bouleversent.
Je suis la bête, mais la bête est humaine.
Et la beauté d’un texte me touchera toujours en plein cœur.

Samantha Caprari. Septembre 2021

Paru en septembre 2020 chez Cambourakis. 209 pages. 20 €
morgane
Cette semaine, Morgane Thomas chronique un roman à la Ken Loach, Shuggie Bain, de Douglas Stuart, aux éditions Globe, 489 pages.

"Se promener dans une librairie indépendante, à la rentrée littéraire, c’est un peu comme nager dans l’océan : je ne perçois pas les limites, mais c’est très savoureux. Je me suis laissée dériver avec les courants. En revenant sur la rive, j’ai plongé les mains dans le sable, et ai recueilli précieusement un coquillage. Mon magnifique roman-trésor est le destin du petit Shuggie, je vous laisse le soin de goûter l’eau de son Bain."
Shuggie Bain
athena
L'Athena, à Auray, présente sa saison ce week-end. Un lieu qu'on aime et qu'on soutient.