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Julie Marx. La journée de la vierge

PAR MORGANE THOMAS. Juillet 2018

Julie Marx nous écrit depuis sa mélancolie d’un 15 août tout pourri à Paris. Vie d’ado dans un corps d’adulte, elle passe ses journées à rédiger des papiers pour des cosmétiques anti-acnéiques. Dans sa vie d’avant, on la voit qui descend dans les obscures salles pour faire du stand-up et tenter de tenir debout. Mais sa vie s’est réduite et se dire que ça va ne suffit pas. Elle cherche à présent à théoriser le célibat. Sans doute, rationaliser vaudrait mieux que d’être trop touchée. L’obsession de la solitude l’emmène même à penser que le bonheur est planqué dans les livres y étant dédiés. Mais « Nom dé Dié ! » (aurait dit pépé) : la voisine suicido, la chef hystéro, et l’ami homo ne valent-ils pas mieux que certains ouvrages sur le développement personnel ? Les malheurs des uns ne feraient-ils pas un peu le bonheur de l’autre ? Bon ok, la nana va un peu loin quand elle personnifie une plante malade, et qu’elle pousse jusqu’à s’identifier à elle. Ou encore quand elle se reconnait dans la peau d’un prêtre séquestré dans le désert et qu’elle s’en ouvre à son médecin. Ce dernier, du reste, n’est rien moins qu’un adepte de Spinoza qui se retrouve promu au rang du meilleur « cuni de Paris ». Pour se sentir deux, la fille va jusqu’à tutoyer sa solitude, et tenter de négocier avec elle…

Vous l’aurez compris, cette journée du quinze rend zinzin, elle décape et dérape, elle fait rire mais déchire.

Le micmac craque, émouvant et déroutant, ubuesque et burlesque. C’est un premier roman hilarant, qui pourrait quelque peu, si vous êtes sensible, vous tirer les « armes aux yeux».

PS : ce livre s’adresse plutôt aux gonzesses en quête d’amour et d’humour 😉

 

À propos de l’auteure

Julie Marx tient le blog du journal Libé « La mouche et la vitre » entre 2008 et 2012 où elle propose des petits billets, empreints autant de délices que de malices. Aujourd’hui c’est dans le magazine Causette qu’elle sévit.

 

 

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